21st Europe, un groupe de réflexion basé à Copenhague et fondé par Kaave Pour, ancien directeur créatif de SPACE10, a dévoilé son deuxième grand plan directeur, Continent of Play. Développé en collaboration avec le studio de design et d’architecture Spacon, cette proposition réinvente les aires de jeux comme une infrastructure civique essentielle, les plaçant aux côtés des musées, des pôles de transport et des réseaux d’énergie en tant qu’espaces déterminants pour l’avenir de l’Europe.

Le plan suit le premier projet de 21st Europe, Starline, une vision axée sur le design pour un réseau ferroviaire à grande vitesse pan-européen. Alors que Starline explorait l’avenir de la mobilité, Continent of Play recentre son attention sur l’enfance et l’espace public, en plaidant pour un réseau continental de aires de jeux comme infrastructure civique partagée. Le rapport souligne qu’il y a plus de 80 millions d’enfants en Europe, mais que dans de nombreuses villes, moins de 10 % de l’espace public leur est dédié. L’accès à des environnements de jeu bien conçus a démontré son impact positif sur la santé, l’apprentissage et la résilience, tandis que l’absence de tels espaces est associée à l’obésité, au stress et aux inégalités.
Les aires de jeux constituent parmi les rares espaces publics où le design façonne directement l’enfance, la communauté et la culture. Si nous les traitons avec la même ambition que les musées ou les gares, elles pourraient devenir des repères civiques définissant le siècle à venir. –Nikoline Dyrup Carlsen, partenaire chez Spacon.
Le design de Spacon se concentre sur un système modulaire d’équipements de jeu conçus pour accueillir diverses formes d’activité, y compris physique, sociale, imaginative et réflexive. L’objectif est d’assurer leur pertinence pour tous les groupes d’âge. Les composants, fabriqués à partir de matériaux locaux tels que le bois, les métaux recyclés et les composites naturels, sont conçus comme des structures à plat qui peuvent être déployées dans les contextes urbains, suburbains et ruraux. Adaptables et durables, ils privilégient l’ancrage de chaque site dans son contexte régional tout en réduisant l’empreinte carbone. De plus, les structures de jeu sont conçues comme des références à des monuments européens, créant un langage visuel et culturel commun à travers le réseau. Des silhouettes aux formes abstraites, ces éléments visent à transformer les aires de jeux en phares civiques, devenant des repères reconnaissables, mémorables et enracinés dans l’identité collective européenne.


La proposition souligne la nécessité de changement : plus de 80 millions d’enfants vivent en Europe, mais dans de nombreuses villes, moins de 10 % de l’espace public leur est destiné. Des recherches montrent que l’accès à des environnements de jeu de haute qualité améliore la santé physique, les performances scolaires et le bien-être mental, tandis que l’absence de tels espaces est associée à l’obésité, au stress et à l’inégalité. Les bénéfices environnementaux sont également mis en lumière, avec les espaces verts urbains réduisant les températures des villes et offrant une résilience face aux événements climatiques extrêmes.

La proposition est présentée au Designmuseum Danmark, en collaboration avec Design Denmark; elle appelle les gouvernements, les villes et les institutions à considérer les aires de jeux comme des lieux civiques et des infrastructures partagées pour le siècle à venir. Ce lancement coïncide avec le fait que Copenhague a été nommée ville la plus habitable du monde en 2025, soulignant sa réputation pour privilégier la qualité de vie. Cet automne, la ville accueillera la première Biennale d’architecture de Copenhague, où le Slow Pavilion, construit à partir de matériaux réutilisés, mettra en lumière des stratégies de conception circulaire. Dans ce contexte, BIG a récemment remporté le concours visant à transformer trois places centrales en une scène urbaine interconnectée, renforçant davantage le rôle de la capitale danoise comme laboratoire d’espaces civiques tournés vers l’avenir.





